Paul SEJOURNE - Architecte du Viaduc
Paul SEJOURNE, né le 21 décembre 1851 à Orléans et décédé le 14 janvier 1939 à Paris, est un ingénieur français, et constructeur de grands ponts en maçonnerie, pour lesquels il a apporté d’importantes innovations.
Il est le fils de Jean-Aimé-Eugène Séjourné, professeur de mathématiques, et de Françoise-Eulalie Bignon.
Diplômé de l'École polytechnique en 1873 et de l’École nationale des ponts et chaussées en 1876, il est nommé Ingénieur des ponts et chaussées à Mende en 1877, puis à Toulouse en 1890.
Dans ces deux postes il est chargé de la supervision de plusieurs lignes de chemin de fer en projet ou en construction. Ses méthodes innovantes le font remarquer. En 1886, il est décoré de l'Ordre national de la Légion d'honneur avec ce motif : « a conçu et construit, sur diverses lignes de chemin de fer, des ponts à grande ouverture dignes d'être cités comme modèles »
« …Paul SÉJOURNÉ est l’inventeur de techniques de constructions qui vont révolutionner le génie civil notamment au niveau de le conception des échafaudages dotés de cintres de charpentes dits « en éventail », plus légers réduisant à la fois les coûts de construction lié à des économies de cubage de bois de près de 50% et aussi la complexité des calculs de mise en place.
Il fera mieux encore un peu plus tard dans les cintres retroussés, en les raidissant à volonté par des tirants en câbles d'acier au moyen d'un tendeur à vis (viaducs de l'Arconce et du Sornin, lignes de Paray-le-Monial à La Clayette et de La Clayette à Lamure)… »
Il se met en congé de 1890 à 1893 pour travailler pour la Compagnie Fives-Lille en Espagne. En 1896, il quitte l’administration et entre à la compagnie du PLM comme ingénieur en chef à Dijon, ce qui ne l'empêche pas de procéder à d'autres travaux importants, comme la construction du célèbre pont Adolphe à Luxembourg. Il devient chef du service des constructions du PLM en 1909 et dirige dans ce cadre a construction du Tunnel du Mont d'Or. En 1916, Lyautey lui confie la direction des lignes de chemins de fer au Maroc. Il est nommé sous-directeur de la compagnie PLM en 1919, et quittera la compagnie en 1927, à l'âge de 76 ans, avec le titre de directeur honoraire.
De 1901 à 1922 il est chargé du cours de ponts en maçonnerie à l'ENPC. Il publie entre 1913 et 1916 les six volumes de son ouvrage Grandes voûtes, traité qui rassemble toutes les connaissances sur les ponts en maçonnerie. En 1924 il est élu membre de l’Académie des Sciences, qui lui avait décerné en 1918 le prix Caméré3. En 1926, il est promu grand officier de la Légion d'honneur.
Paul Séjourné est enterré au Cimetière de Montmartre, à Paris.
Un buste de Paul Séjourné se trouve dans le hall principal de l’École nationale des Ponts et Chaussées, rue des Saints-Pères, à Paris.
En tant que Concepteur :
1884 : Pont Antoinette (dit pont de l’Aiguillou) à Sémalens, pont ferroviaire de Lavaur, pont de Saint-Waast à Coufouleux, tous trois sur la ligne de Montauban-Ville-Bourbon à La Crémade.
1884 : Pont de Castelet (Ariège), sur la ligne de Portet-Saint-Simon à Puigcerda (frontière).
1895 ; viaducs de l'Arconce et du Sornin, lignes de Paray-le-Monial à La Clayette et de La Clayette à Lamure
1904 : Pont Adolphe à Luxembourg (pont routier sur la Pétrusse, dont l'arche centrale de 84 mètres de portée).
1907 : Pont du canal de Brienne, dit pont Séjourné, à Toulouse.
1908 : Pont de Fontpédrouse (pont Séjourné) et viaduc de la Cabanasse (1908) à Mont-Louis sur la Ligne de Cerdagne.
1909 : Viaduc de Chanteloube sur la Ligne de Chorges à Barcelonnette jamais achevée.
1911 : Pont des Amidonniers, dit pont des Catalans, à Toulouse (pont routier sur la Garonne).
1912 : Viaducs de Morez (Jura) sur la ligne d'Andelot-en-Montagne à La Cluse ; pont de Sidi Rached à Constantine (Algérie).
1914 : Viaduc de la calanque des Eaux salées, viaduc de Corbière, viaduc de la calanque de la Vesse, igne de Miramas à l'Estaque.
1915 : Tunnel du Mont-d'Or sur la ligne de Dijon-Ville à Vallorbe (frontière).
1922 : Viaduc de Saorge (Alpes-Maritimes), sur la ligne de Coni à Vintimille, (détruit en 1940 par le Génie français)
1925 : Viaduc de Laussonne et Viaduc de la Recoumène, sur la ligne transcévenole, jamais achevée.
1926 : Viaducs d’Erbosseria à Peille, de L'Escarène, du Caï (sur la Bévéra) sur la ligne de Nice à Breil-sur-Roya, du Scarassouï (sur la Roya), de Saint-Dalmas-de-Tende, sur la ligne de Coni à Vintimille ; le pont routier de Compiègne sur l'Oise.
1928 : Viaduc de la Roizonne et Viaduc de la Bonne, sur la ligne de la Mure à Corps, aujourd'hui ponts routiers.
En tant qu’Ingénieur ou Ingénieur en Chef:
Chantier du chemin de fer Transcaspien à Samarcande (Ouzbékistan).
1912 : Ligne d'Andelot-en-Montagne à La Cluse (Jura).
1908 : ligne de Bort-les-Orgues à Neussargues, dans le Massif Central,
1920 à 1934 : au Maroc, réalisation des lignes de Casablanca à Oued-Zem, à Rabat, à Marrakech, et de la jonction Fès - Oujda achevant la « Voie impériale » Marrakech - Tunis2.
1926 : ligne de Coni à Vintimille.