Déraillements de Trains à Lugny
Article rédigé le 10 Février 2013
Lugny et sa gare situés sur la ligne de chemin de fer PLM/SNCF entre LYON et PARIS par la Vallée de l'Azergues et de la Loire, présentait un enjeu de communication très stratégique pendant la guerre.
Construite à la fin des années 1890, le tronçon entre Lamure-sur-Azergues et Paray-le-Monial fut finallement mis en service en début du 20iè siècle en 1900. Cette construction a nécéssité la mise en chantier de nombreux ouvrages d'art dont le plus impressionnant est le viaduc de Mussy-sous-Dun et sa petite vaintaine d'arches.
Sur la commune de Lugny-les-Charolles entre 1895 et 1905, la socièté PLM ouvrit deux gros chantiers : le percement du tunnel d'un demi kilomètre sous le hameau des brulés et les Champs du bois, dont l'evacuation des gravats permis l'édification du remblai d'acccès au viaduc à 5 arches de franchissement de la rivière l'Arconce.
Ces chantier aménère temporairement pendant un petite dizaine d'années un nombre important d'ouvriers à Lugny qui résidaient dans des barraquements de chantier localisés dans les Champ des Bois au dessus de la zone de percement du tunnel.
C'est cette population importante en surplus à nourrir qui amena l'adjonction en 1898 d'une boulangerie à l'activité de Café de la Maison LATERRE, construite entre 1863 et 1865 au Bourg de Lugny au carrefour des routes départementales D10 et D270. Et c'est François BOUILLON qui racheta le commerce aux LATERRE en 1898, qui embaucha des ouvriers boulangers et construisit le premier four à pain. Bénéficiant de ce gros apport de clientèle issu des chantiers PLM, il développa et remboursa facillement son commerce pour installer son activité commerciale et la transmettre à son fils Joseph BOUILLON en 1925, qui y creéa et developpa une activité hotelière jusqu'en 1960, puis à son petit-fils Henri BOUILLON en 1975 avant qu'elle ne ferme définitivement en 1991.
Le profil de la Ligne de Chemin de Fer laisse voir que Lugny-les-Charolles est dans un "creux" ou "puit" topographique du trajet : cela signifie qu'un détachement inopiné de wagon d'un convoi amène toujours ce dernier par gravité à se positionner au niveau de lugny-les-Charolles, une fois détaché et livré à lui-même.
C'est pour cette raison, qu'eurent lieu à deux reprises des tamponnements ou déraillements de trains à Lugny-les-Charolles en 1917 puis en 1946, exactement au même endroit.
A chaque fois, un wagon s'étant détaché d'un précédent convoi, est venu se positionnéer par gravité dans le creux de Lugny (quelques centaines de mêtres avant de début de l'accès au remblai du viaduc de franchissement de la rivière). Le convoi suivant est venu percuter le wagon livré à lui même occasionnant le déraillement du train.
Déraillement de 1917
Déraillement de 1946
Pendant la guerre de 1939-1945, quelques rares tentatives des maquis locaux de résistance ont visé le viaduc de Lugny mais elles ont toute echoué.
Le troncon de Lugny et son viaduc était très proches de la ligne de démarcation.
En moins de 1 kilomêtre s'enchainaient le viaduc, le remblai d'accès, la gare de Lugny, le passage à niveau entre la rue des Brulés et celle du Vernay et le tunnel où le train entrait encore en zone libre et ressortait quelques 450 m plus loin en zone occupée.
Lugny était doté de trois points de passage de la ligne de démarcation : en "Grazy", aux "Brulés" et au "Breuil" sont les deux derniers étaient très proches de la ligne de chemin de fer.